Porter le vêtement de quelqu’un d’autre : l’idée continue de rebuter plus d’un consommateur. « J’ai bien conscience que les habits de seconde main sont nettoyés et entretenus avant d’être exposés dans les friperies, confie Sabrina, 25 ans. Toutefois, la garde-robe reste, pour moi, fortement liée à l’intimité de chacun ».
Friperie en ligne : une image à (dé)construire
Temple du vintage pour les uns, incarnation de la désuétude pour les autres, le magasin de vêtements d’occasion reste, dans l’imaginaire collectif, un dépôt-vente singulier, où seules les personnalités excentriques ou économes trouvent chaussure à leur pied.
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Mode éthique 2.0 : la percée de la friperie en ligne
Bien qu’elle se dédie à l’univers du vintage, la friperie en ligne s’inscrit dans l’air du temps. Il suffit de se rendre sur look-vintage.com par exemple pour s’en persuader. Le site accueille de nombreux visiteurs chaque mois ; un succès qui s’explique notamment par « le soin » que Johanna Rolle, sa créatrice, apporte aux photographies. Mis en scène lors de shootings créatifs, les vêtements d’occasion pour femmes et pour hommes retrouvent toute leur fraîcheur.
Johanna Rolle explique qu’il est essentiel de prendre garde à la présentation des pièces, puisqu’elle permet au quidam de « se projeter », tout en se révélant « source d’inspiration ».
Autre petit bijou : le portail capharnaum-shop.com
Mélanie Flagey, entrepreneuse audacieuse à l’origine de cette caverne d’Ali-Baba, mêle « le plaisir de la chine » à une appétence, voire un talent, pour « la photographie, le graphisme, le marketing et la communication ». Elle n’hésite pas non plus à investir les réseaux sociaux, tant pour « répondre aux questions » que pour « tout suivi de commande ».
Parce qu’elle peaufine son image, la friperie en ligne tend à bousculer les préjugés, à faire sauter les verrous les plus tenaces. « Lorsque je parcours ces sites, je pense immédiatement à l’archétype de la friperie chic à la Parisienne, qui ne propose que des vêtements uniques et qualitatifs » témoigne Emma, 23 ans.
La friperie en ligne rend le vintage glamour et accessible. Le vécu des habits, quant à lui, ne fait pas un pli : l’internaute le relègue au second plan.
Les fripes en ligne : le meilleur rapport qualité /prix
Sur le web, les chineuses professionnelles opèrent d’ores et déjà une première sélection : seules les fripes au meilleur rapport qualité/prix sont proposées à la vente. Un service à part entière pour le consommateur, qui n’a plus besoin de passer des heures à fureter : les gérantes des friperies en ligne accomplissent la tâche à sa place. « Tout le monde n’aime pas forcément chiner », indique Johanna Rolle. « Et si je le faisais pour autrui ? » s’est-elle un jour demandé. Depuis, la jeune femme n’a de cesse de mettre son amour de la chine au service des internautes.
« Les friperies traditionnelles peuvent donner l’impression d’être encombrées, relate Mélanie Flagey. On y trouve de tout et, souvent, du n’importe quoi, ce qui peut décourager. Sur ma friperie virtuelle, je choisis d’exposer exclusivement des articles de qualité, qui correspondent à mon univers, tout en restant abordables. Certes, je propose moins de vêtements qu’une boutique en dur. Toutefois, les arrivages suivent un fil conducteur : la cliente dispose ainsi de trésors à portée de main ».
La friperie en ligne : l’avenir du vêtement d’occasion ?
À travers une opération séduction intelligemment ficelée, la friperie en ligne participe au changement des mentalités. Une évolution nécessaire, puisque le recours aux vêtements d’occasion s’inscrit à contre-courant de la consommation impulsive et excessive de pièces, vouées à se démoder en un coup de vent. « À travers ma friperie, je véhicule l’image d’une mode libre et généreuse » souligne l’initiatrice de capharnaum-shop.com.
Les friperies en ligne s’ancrent dans la mouvance de la mode éthique 2.0. Symboliseraient-elles l’avenir des magasins de vêtements d’occasion ? Il serait tentant de le croire, tant elle aide le consommateur le plus réticent à braver ses inhibitions.
Pourtant, Mélanie Flagey et Johanna Rolle tiennent à nuancer cet avis. « Les friperies en ligne constituent, avant tout, de bonnes publicités pour le marché de l’occasion en général, énonce la première. Elles peuvent inciter de nouveaux consommateurs à s’imprégner de ce ‘way of life’ ! ». Pour la créatrice du portail shop.look-vintage.com, la friperie en ligne s’adresse avant tout à « une clientèle 2.0, qui préfère chiner de son canapé », en toute facilité.
Donner pour la bonne cause
« Que faire de ce manteau qui ne vous sied plus ou de ces chaussures qui s’empoussièrent dans votre armoire ? Le site de petites annonces cestbonesprit.fr vous propose de revendre les vêtements et les objets dont vous ne vous servez plus et de reverser une partie de vos profits à l’association de votre choix. Vous réalisez ainsi une bonne action pour la planète, en évitant de jeter ce qui peut encore servir, tout en soutenant la cause qui vous tient à coeur, qu’il s’agisse de la protection de l’environnement, de l’aide à l’enfance ou de la lutte contre la précarité.
Le concept se développe également « In Real Life » grâce à l’association OXFAM, qui gère ses propres friperies à Lille, Paris, Strasbourg et en Belgique. Le principe ? Vous donnez les vêtements que vous ne portez plus : les bénévoles les cèdent ensuite à un prix défiant toute concurrence. L’argent récolté est utilisé à des fins humanitaires.
Illustration bannière : Johanna Rolle, chineuse professionnelle – © Capture d’écran Youtube
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