JDN. Au-delà du report de la date de l'événement, initialement prévu en juin, quel a été l'impact du coronavirus sur le salon DELIVER ?
Stéphane Tomczak. Comme l'ensemble de l'industrie, nous avons d'abord dû nous organiser en mode gestion de crise et redessiner l'événement post-coronavirus. Des mesures de sécurité sanitaire seront mises en place, avec notamment le port du masque obligatoire et le respect d'une certaine distance entre les personnes. Nous sommes en train de faire le point avec les autorités néerlandaises à ce sujet. Les acteurs de la logistique et du e-commerce y ont bien réagi et ont confirmé leur présence en octobre, signe de confiance pour DELIVER. Pour connaître leurs attentes sur le contenu de l'événement, nous avons lancé une étude en mai sur l'impact de la crise sur le secteur. Il a été frappant de noter que les retailers ont mis à profit la période pour repenser les fondamentaux de leur métier et se recentrer sur leurs clients. Par ailleurs, 75% des participants veulent apprendre comment renforcer leur chaîne d'approvisionnement en 2021 et 64% souhaitent savoir comment leurs pairs gèrent la situation de crise. Lors du salon en octobre, nous reviendrons ainsi sur l'impact à long-terme de la crise sanitaire et les tendances macro, la manière dont leur supply chain a réagi et l'évolution de leur roadmap. Nous étudierons également s'il y a des bénéfices à tirer de la relocalisation de la production.
Comment évolue le salon depuis sa création ?
DELIVER, qui vise à valoriser le secteur de la logistique, est en croissance constante depuis sa création en 2015. Après Luxembourg, Berlin, Londres et Lisbonne, nous avons choisi Amsterdam pour cette cinquième édition afin de marquer l'implantation européenne de l'événement. Nous avons eu 250 visiteurs lors de la première édition, 1 000 l'an dernier et nous en visions 1 500 pour celle-ci. Pour garantir les mesures de distanciation dans le bâtiment qui nous accueille, nous allons malheureusement devoir limiter l'accès à 1 000 visiteurs au total. Pour l'édition 2020, nous serons donc plus exigeants sur le recrutement des participants mais nous veillerons à proposer des rendez-vous qualifiés entre les participants. C'est ce qui fait la valeur de l'événement. Des acteurs comme Zalando et Veepee par exemple n'ont pas beaucoup d'autres occasions de se rencontrer. Ces échanges sont essentiels car la crise a démontré que la logistique est un maillon critique qui a permis de maintenir l'activité des sites e-commerce.
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Quelles nouveautés prévoyez-vous spécifiquement pour cette cinquième édition ?
Les acteurs de la logistique e-commerce ont plus que jamais besoin d'échanger leurs bonnes pratiques. Ils doivent être à l'écoute du marché, connaître les dernières innovations et se rencontrer pour bénéficier d'informations pratiques les aidant dans leurs prises de décisions. Le contenu de l'événement sera donc axé sur des retours d'expérience. Nous ne pensons pas que le salon doive être uniquement focalisé sur le Covid-19, il abordera aussi des thématiques fondamentales, comme le développement durable. Les retailers s'interrogent beaucoup sur la manière de réduire leur packaging. Des speakers expliqueront comment ils ont fait face à certaines difficultés et le ROI des solutions mises en place. Le développement durable est également un thème qui nous est cher, nous veillons à organiser un événement neutre en carbone.
Le déploiement de projets IoT est-il un sujet prioritaire dans la logistique ?
L'IoT est un sujet majeur, d'autant qu'il pourrait contribuer aux objectif de zéro déchet des acteurs, mais il n'a pas encore de maturité dans la supply chain. L'usage le plus classique concerne la traçabilité, avec le suivi de container. Des entreprises commencent à implémenter des solutions à l'échelle du colis. Il y a néanmoins encore des problématiques de miniaturisation. Dans l'alimentaire, cela pourrait être une révolution à venir pour éviter toute rupture de la chaîne. Mais il va leur falloir débloquer des lignes budgétaires pour s'impliquer sur ces usages. Ce n'est que le début d'une histoire qui va prendre de l'ampleur.
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Stéphane Tomczak, le fondateur de DELIVER, s'appuie sur 15 ans d'expérience en e-logistique internationale. Après être diplômé de Sciences-Po et HEC, Stéphane a dirigé pendant plusieurs années la distribution multicanale globale de l'un des plus grands e-commerçants européens (Pixmania), avant de piloter les activités logistiques d'associations e-commerce majeures en Europe (Fevad & Ecommerce Europe). En 2016, Stéphane a lancé DELIVER qui est rapidement devenu un événement phare en Europe sur la logistique et le e-commerce.
source : https://www.journaldunet.com/ebusiness/internet-mobile/1491811-stephane-tomczak-deliver/